Marquer des paniers n’est pas son unique passion. Le basketteur congolais Bismack Biyombo œuvre pour les internationaux de NBA, en tant que vice-président de l’association des joueurs. Mais la cause qui lui tient à cœur est son pays la République démocratique du Congo où il s’investit sans compter.
Bismack Biyombo a 16 ans quand il part pour embrasser une carrière internationale de basketteur professionnel à la NBA. Un agent lui promet une carrière hors du continent. Il a le talent et le physique adéquat avec ses 2,03 m.
Il revient sur son parcours. « À 15 ans, j’avais demandé à mes parents s’ils étaient prêts à me laisser tenter l’aventure à l’étranger. Cela a pris un an. Mon père m’a déposé à la frontière, et je suis parti en bus depuis la Zambie pour rejoindre la Tanzanie. De là, je suis allé au Yémen, où j’ai commencé ma carrière de joueur de basket. Je ne pouvais parler à mes parents qu’une fois tous les dix jours. Comme beaucoup de jeunes Africains, j’ai dû me résoudre à quitter mon pays. Ce n’était pas facile pour un jeune d’être si loin de sa famille, de son pays. » Il rajoute : « j’ai arrêté les jeux vidéo et j’ai commencé à lire des livres. Je voulais voir la vie d’une manière différente, être éduqué, prendre les bonnes décisions. J’en parle souvent à mes frères et sœurs qui n’ont pas tous connu ça. J’espère qu’un jour les jeunes qui ont les mêmes rêves que moi n’auront pas à aller au Yémen ou ailleurs pour les réaliser. Mieux, qu’ils auront l’option de rester dans leur pays vivre de leur passion s’ils le décident ». Après le Yémen, direction l’Espagne, où il brille en 3e division. Puis vient l’épopée américaine, il s’installe en Caroline du Nord.
SES ENGAGEMENTS MULTIPLES
Cela dit, la carrière de Biyombo n’a jamais été une simple affaire de basket. Il a toujours à l’esprit son pays qui figure au rang des pays africains les moins développés en dépit de son extrême potentiel, et dont près de 70 % de la jeunesse reste sans emploi. Il s’investit à la fois dans son pays et en NBA, en tant que vice-président de l’association des joueurs (NBPA). « Si je ne le fais pas, qui le fera ? Je ne joue pas que pour moi, mais aussi pour des milliers d’enfants. » Avec sa fondation, la Bismarck Biyombo Foundation, il soutient l’éducation des jeunes congolais, construit des écoles et réhabilité des cliniques. En tant que représentant des joueurs, il sert d’intermédiaire dans la gestion de la crise sanitaire, et l’importance crise économique qu’elle a entraînée.
1 million de dollars contre la Covid-19
La RDC a payé un lourd tribut à la Covid-19. Via sa fondation, Bismack Biyombo a fait un don de 1 millions de dollars en matériel, 10 000 masques et 780 combinaisons notamment, pour participer à la lutte contre la Covid-19. Son travail caritatif ne se limite cependant pas à cela. Le champion revient chaque année en RDC pour organiser des camps de détection. Ceux-ci touchent 10 000 jeunes sur tout le territoire. Les meilleurs obtiennent des bourses pour des lycées aux États-Unis. « Notre pays est passé par tant de guerres, on voit encore trop d’enfants rejoindre l’armée », confie avec amertume celui qui a participé à la campagne Child of Africa, visant à permettre aux enfants de sortir des mines pour retourner à l’école. « Il faut aider la génération future. Si je devais attendre avant de m’engager, combien de vies seraient perdues en attendant ? Nos priorités sont le sport, l’éducation et la santé. » Biyombo a co-fondé en 2017 la Kivu International School (KIS), à Goma, dans l’est du pays. Une deuxième école doit voir le jour d’ici à un an dans sa ville natale, Lubumbashi. Sa fondation a réhabilité des cliniques et des hôpitaux. « J’ai été l’un de ces jeunes qui galèrent. Je veux aider mon pays autant que je peux. »