Passionnée par le dessin depuis son plus jeune âge, Séraphine Mbeya Nawej Matemb est nommée à la tête de L’Institut de l’Académie des Beaux-Arts à Lubumbashi en 1998. Elle racontait « Le jour de ma nomination à la tête de l’Institut, j’étais à la fois heureuse et morte de peur. Le niveau de l’enseignement avait beaucoup régressé, le bâtiment était délabré… Il y avait tant à faire ! »
Sa vision et sa direction marqueront durablement presque une génération de jeunes artistes. Mais également ses collaborateurs. C’est bien une nouvelle vie qu’elle insuffla à cette auguste institution en révolutionnant la pédagogie : les professeurs et les élèves exposent ensemble, participent aux mêmes formations. C’est une révolution pour l’époque, Séraphine imagine faire travailler ensemble les professeurs, les élèves, les artistes indépendants en atelier, toutes hiérarchies confondues. Elle multiplie aussi les modules de formation qui associent des artistes indépendants aux professeurs pour prolonger l’acquis des ateliers. Elle apportera son énergie créative en permettant à quelques artistes indépendants ou aux anciens élèves de tenir leurs ateliers au sein même de l’Académie, les encourageant à trouver et exprimer leur propre créativité.
Séraphine Mbeya était une grande artiste. Qui n’avait pas alors, sans ses collections privées, à Kinshasa, Lubumbashi ou Bruxelles, au moins une oeuvre, un portrait de femme de l’artiste ? Passionnée par les arts plastiques et par le dessin, elle décida très jeune se destiner à une carrière artistique. C’était sa vocation. À quinze ans, elle entre comme élève aux Beaux-Arts. C’était en 1975. Elle était exceptionnellement douée. En 1980, elle sera diplômée à la fin de ses études secondaires, puis naturellement elle s’inscrit à l’Académie des Beaux-Arts pour y suivre les cours. Son chemin était tout tracé vers le succès.
Trois ans plus tard, Séraphine Mbeya deviendra la première femme du pays à obtenir le « graduat » en peinture. Séraphine Mbeya a exposé en RD Congo, en Europe, et vendu de nombreuses toiles. Leur thème, qui ne cesse de nourrir et d’animer ses œuvres : la femme.
BUZZZ Magazine avec L’ASBL Dialogues ont souhaité lui rendre hommage en organisant avec ses proches et sa famille une exposition hommage le 12 septembre, afin que son souvenir reste vivant et vibrant.