Zacharie Tabaro, plus connu sous le nom de « Zacar » est un luthier vivant à Bukavu dans l’est de la RDC. Il fabrique des guitares et des violons depuis plusieurs années, suite à une passion née dans son adolescence. Il nous parle dans cette interview de son travail, des défis qu’il rencontre et des réalisations qui le rendent le plus fier.
Présentez-vous s’il vous plait ?
Je suis Tabaro Zacharie, on m’appelle Zacar à cause de ce que je fais, et c’est la marque de mes produits. Je suis un fabricant congolais de guitares et de violons. Mon atelier est établi à Bukavu.
Comment est née votre passion pour la guitare ?
À l’école secondaire. J’aimais la qualité sonore des guitares qu’on utilisait dans des cultes à l’école. Ces guitares étaient de marque italienne, et je me demandais : pourquoi ne produit-on pas des guitares localement ? Alors, je me suis fait un point d’honneur de fabriquer des guitares de standard international localement, à consommer et à exporter de RDC.
Depuis quand fabriquez-vous des guitares ?
À l’origine, je viens déjà d’une famille de menuisiers, où le savoir se transmet de père en fils. Mon grand-père était menuisier, mon père aussi. En 1972, mon père meurt et j’hérite de ses biens, mais également de son don en menuiserie. Après le décès de mon père, j’ai décidé d’exploiter un baobab qui poussait à la maison en procédant à des essais. J’ai tâtonné jusqu’en 1975 avant d’obtenir des résultats probants.
En 1977, je décroche mon tout premier marché et cela a été une consécration pour moi. Grâce à ce marché, j’ai pu bénéficier d’une bonne rémunération, mais également me faire un nom. J’ai pu évaluer la valeur de mon travail, et profiter de certaines formations encadrées par des professionnels, alors que j’étais encore autodidacte à l’époque.
Je me rends tous les jours à l’institut français de Bukavu, c’est une belle opportunité pour y exposer mes œuvres, mais je forme aussi des jeunes à la menuiserie ; c’est parmi eux que je trouve du renfort quand j’ai une forte demande.
Quelle est votre meilleure œuvre du moment ? À quel prix vendez-vous vos instruments ?
J’ai récemment fabriqué une guitare électrique sans fil. Cette guitare qui peut jouer jusqu’à une portée de 50 m de son récepteur. Et je compte en produire encore plus cette année. Mes guitares et violons coûtent entre 150 et 600 $.
Interview et photos réalisés par Fabien Mweze pour Buzzz Magazine