« J’écris avec le désir de trouver ma place » Patrick Kasongo, lauréat du Prix du Jeune Écrivain francophone 2022.
À 23 ans, Patrick Kasongo est devenu le troisième auteur congolais lauréat du Prix du Jeune Écrivain de langue française (PJE). Sa nouvelle « La Piste du lézard sans queue » a reçu le deuxième prix lors de la cérémonie à Muret, en France. Il raconte sa vision de la littérature et ses projets à Buzzz Magazine.
→Que représente ce prix pour toi ?
C’est un concours qui me tenait à cœur depuis plusieurs années parce que j’estime que le PJE donne de la visibilité à un jeune écrivain. Gagner à ce concours, c’est, pour moi, entrer par la grande porte dans le monde de la littérature et de l’édition.
Ma nouvelle finit deuxième, c’est une consécration pour moi. À Muret, les membres de ma famille m’ont fait des bikelekele, des cris de joie en swahili et cette couleur supplémentaire m’a marqué en me rappelant que j’étais un Africain vainqueur à ce prix, une voix qui vient de loin et qui porte.
→Quelle est ton histoire avec les PJE ?
J’ai vécu des années d’essai, sans grande conviction, car je cherchais une fiche de lecture critique de mon œuvre. Mon but dans les deux dernières années était d’avoir une place dans le palmarès. J’ai investi mon temps et mon énergie et c’est la preuve qu’avec du travail, il y a une récompense.
J’ai eu quelques échecs depuis mes 18 ans, aujourd’hui j’ai gagné et j’aimerais maintenant franchir un nouveau palier, voir ce qu’il y a après le PJE.
→Et à propos de ta nouvelle ?
Je l’ai écrite avec un profond désir de raconter une histoire. Je me suis décidé à l’écrire à quelques jours de la fermeture des candidatures. C’est une histoire où j’ai donné plus de moi-même que mes écrits précédents.
Quand j’écris, j’ai une musique, dans son style, qui m’accompagne et je cherche à rythmer mes phrases, une quête stylistique personnelle, j’écris pour trouver ma place.
→Quels sont les modèles littéraires qui t’ont permis de t’affirmer dans ton style ?
J’estime devoir beaucoup à Henry Troyat, Collette, Fernando Pessõa et un vieux livre, « Le Zaïre écrit », avec son style très littéraire et très africain, en ce qu’il a en lui une inspiration presque onirique.
→ De jeunes écrivains congolais ambitionnent d’être lauréats du PJE, que leur conseilles-tu ?
Il est possible de gagner à ce concours, parce que je l’ai fait. Ce n’est pas évident de connaître la règle du succès, il est sûr qu’il y a un niveau d’écriture qu’il faut atteindre et des règles qui vous guident.
L’inspiration, selon mon parrain Alain Absire, reste un jouet avec plusieurs portes, il faut savoir laquelle ouvrir. Il faut avoir une bonne idée, ensuite de la régularité dans l’écriture, cela permet d’avoir son style.
→Quels sont tes projets d’écriture ?
Le premier, c’est la rédaction de mon premier roman : « Le Diamant de la dernière chance », projet sur lequel je travaille et dont j’espère aboutir cette année.
J’ai beaucoup d’ambition dans le secteur littéraire et j’ai l’intention de mener à bien ma passion.
PROPOS RECUEILLIS PAR IRAGI ELISHA
PHOTOS PAR PJE
