Après une rupture de trois ans due à la pandémie de Covid-19, la quinzième édition du Jazz Kif s’est encore illustrée en 2022, du 17 au 18 juin à Kinshasa. Au rendez-vous : du jazz, de la rumba, des musiques africaines et de la diaspora.
Deux années de silence, qui ont permis aux organisateurs de se rendre à l’évidence : la culture et la passion de la musique sont des nourritures à la fois pour l’esprit et pour l’âme sur les terres de Franco et de Papa Wemba.
Conscients de cette « urgence culturelle » et habités par un esprit de résistance et de résilience à l’image du peuple congolais, les organisateurs se sont attelés à proposer à leur public pour la quinzième édition un festival de grande envergure, un JazzKif qui véhicule un vrai message d’espoir et de projection dans l’avenir.
Le festival a accompagné à sa mesure la structuration d’un écosystème viable de la culture des arts. Au-delà des concerts, le JazzKif a proposé des programmes engagés et des sessions de formation aux métiers du spectacle vivant et de la communication culturelle, encourageant les créations et collaborations croisées entre artistes congolais et internationaux. Les professionnels africains et européens (directeurs de festival, patrons de maisons de disque…) étaient présents pour découvrir les artistes congolais émergents…
Cette année, le Jazz Kif a mis le cap sur la côte Atlantique de l’Afrique pour un Jazz Kif complètement à l’ouest. Le Nigéria avec les sonorités blufunk de Keziah Jones marqué par le sceau de la résistance de son idole, Fela Kuti et le Cap-Vert de Césaria Evora dont la carrière internationale tardive est un véritable symbole de résilience. Mais, le festival n’a pas oublié ses fondamentaux auprès de la scène locale en perpétuant sa mission de contribuer au développement et à l’émergence de talents prometteurs.
Céline Banza, Lova Lova, Fulu Miziki et d’autres ont vu leur carrière franchir un nouveau palier après leur passage sur la scène du Jazz Kif. Pour cette édition 2022, sous le signe de la résistance et de la résilience, deux vertus indispensables dans le parcours des jeunes artistes, la diversité musicale fut encore au rendez-vous.
D’abord, avec Triomf qui a présenté sa rumba urbaine et Kin‘gongolo Kiniata qui a distillé son électro-live avec un cocktail à base de sonorités expérimentales, rock et festives. Joyce Kaj a clôturé l’évènement avec sa fusion électroacoustique. Un univers au carrefour entre folk, rumba, pop et musiques traditionnelles.