Marcus Joe C’est une étoile montante de la scène humoristique. Avec un sens aigu de l’observation, Marcus Joe décortique avec brio les travers de notre société et les petits drames de la vie de tous les jours. Déjà acclamé sur les planches de l’Institut Français de Lubumbashi lors de son premier one-man show , l’artiste offre un humour pétillant et terriblement efficace. Il se livre à cœur ouvert au micro de LUSHI TRAP.
Qu’est-ce qui t’a donné envie de faire de l’humour ?
Ce qui m’a poussé à être humoriste, c’est premièrement c’est la galère! Tu vas te rendre compte que la plupart des gens qui font de l’humour ont tellement souffert et après ils ont décidé de se lancer. Non, je rigole! C’était juste une passion pour moi. Je l’ai compris à partir de mon entourage, j’étais drôle presque partout, en famille, à l’école, … Ensuite j’ai eu l’habitude de suivre à la télévision l’émission « Le parlement du rire ». Je ne manquais en tout cas aucune occasion de suivre cette émission et à chaque fois, je me disais que ça ne sera pas vraiment difficile pour moi de faire la même chose. En fait, c’était parmi les raisons qui m’ont motivé à me lancer dans cette carrière. Ensuite je suis tombé sur les images du Lubum Comedi Club de Benjamin Kahitare, des spectacles qui me faisaient rêver. J’ai pris contact avec Benjamin qui, après un test, m’a donné l’opportunité de me produire pour ma première fois à l’Institut Français et après je suis monté sur la scène de Lubum Comedi Club
Comment se sont passés tes débuts en tant qu’artiste humoriste ?
Je commence déjà par ma première production à l’Institut Français avec Benjamin et en évoluant avec lui, j’ai été parmi ces jeunes de la ville, qui en début de leur carrière, ont partagé la scène avec des grands humoristes du continent. J’ai eu la chance en début de ma carrière de partager la scène avec des humoristes comme Agalawal, Redouane, Samia Orosemane, Oualas et tant d’autres.
Qui t’inspire le plus dans ce monde de l’humour ?
Ils sont nombreux à m’inspirer. Tout celui qui fait bien son travail m’inspire. J’apprends de tous. Mais cela ne m’empêche pas de revenir sur cette personne que je viens de citer, Benjamin Kahitare. J’avoue que c’est par son canal que j’ai appris l’écriture de l’humour
Aujourd’hui Marcus est aussi une référence pour les jeunes humoristes. Quels sont les défis à relever pour atteindre ton niveau ?
Des défis, j’en ai connu beaucoup et si je suis parvenu à les relever, c’est grâce à mon courage, que je loue. Ce courage qui te pousse à ne pas abandonner. Never give up! Le début de ma carrière n’a pas été facile pour moi. Parce qu’à ton début, ce n’est pas tout le monde qui t’accepte aussi facilement, c’est peut-être ta famille, tes proches qui seront là pour t’encourager à aller de l’avant. Mais il y a aussi des gens qui te disent clairement « Écoute, tu n’es rien, tu ne sais rien! » Moi en entendant ces paroles, c’est là que je comprends qu’il y a de l’avenir et qu’il faut foncer et aller de l’avant.
Comment se passe l’écriture de tes sketchs ?
Tout part de la tête. Il faut toujours avoir une inspiration de blague et faire de cette blague un sketch. Et c’est là qu’on se met à écrire. On peut commencer par une phrase qui passe par la tête et on se retrouve avec trois pages et arriver à tout un sketch de 10 minutes. La plupart des humoristes se servent de leur téléphone ou ordinateur pour écrire, mais moi je suis de la vieille école, je suis ami du stylo et du papier. Je me sens à l’aise avec un stylo et quand je m’y mets, ça coule de soi. À chaque fois qu’on veut mettre le texte au propre, ce sont des blagues qui s’ajoutent encore. Après, on passe aux séances de répétitions, là encore il y a des ajouts…
Qu’est-ce qui te rend fier de l’homme que tu es devenu ?
Ce qui me rend fier : c’est le fait que je sois arrivé à accomplir plusieurs choses que je ne pouvais m’imaginer, les choses que je négligeais avant. La réussite de mon tout premier one-man show à l’Institut Français me rend vraiment fier, parce que j’avais peur de le faire. Aujourd’hui les gens me prennent pour modèle et les jeunes humoristes cherchent conseil auprès de moi.
Qu’est-ce que tu aimerais qu’on dise de toi dans cinq ans ?
Beaucoup de choses. J’aimerais que Marcus reste toujours ce modèle-là pour les gens. Aujourd’hui, on est quand même connu par une catégorie de personnes, mais j’aimerais qu’à la longue je sois ce Marcus humoriste connu par tous et pourquoi pas ne pas être appelé un jour Marcus, une légende de l’humour.


