« Notre credo : respecter le produit, sublimer le goût, et honorer la tradition. »
Sabine Camillieri a hérité de son père Noël Camillieri, le célèbre patron du Caf’ Conc’ ses valeurs. La famille Camillieri c’est une histoire congolaise avec des racines profondes à Kinshasa, leur terre d’accueil.
De père en fille, ce sont des établissements célèbres, hauts lieux de la gastronomie française qui ont marqué au moins deux générations d’épicuriens et gastronomes. La Ripaille, restaurant italien, de 1976 à 1985. Le Caf’ Conc’ de 1983 à 2020, un restaurant gastronomie française et fruits de mers. En 1990, c’est le rachat de la plus vieille enseigne salon de thé en boulangerie (1941) : la Pâtisserie Nouvelle. En 2023, Sabine Camillieri ouvrira l’Empreinte.
Son dévouement à son métier lui apportera une belle reconnaissance de sa famille de cœur : le label World’s French Restaurant. Un label délivré par l’Association Française des Maîtres Restaurateurs qui rassemble autour d’une même communauté de valeurs les restaurants qui pratiquent une cuisine Française, une cuisine du terroir Français partout sur le globe. Une reconnaissance pour une cheffe d’entreprise engagée. Mais comme elle le dit « Parler d’honneur est presque un euphémisme ».
La gastronomie française en héritage
La belle aventure commence en 1969. Noel Camillieri arrive de France à Kinshasa en RDC. Il a tout juste 19 ans et devient gérant de restaurants de 1970 à 1973. C’est en ouvrant son premier restaurant « La Ripaille » en 1976 qu’il se formera seul au métier de bouche. Cuisine italienne et pizzas, le restaurant rencontrera très vite un succès. Il est enfant unique. Né en Algérie il a émigré avec ses parents dans le sud de la France. Il côtoiera les petits bistros, les cabarets et les grands hôtels sur la Promenade des Anglais à Nice.
En 1983, il n’a qu’un rêve, celui d’ouvrir son enseigne, qu’il choisit de nommer « Le Caf’ Conc’ » abréviation de Café Concert. Restaurant dans le style début du siècle, il sort l’argenterie et le cristal pour accueillir les grands de ce monde et les fins gourmets.
De nombreux artistes y feront le spectacle au Piano Bar, car chez Noël, on y mange bien et on y fait la fête!
Mais en 2020, C’est une grippe mondiale qui lui imposera de tirer sa révérence. Noël Camillieri nous quittera alors, et le Caf’ Conc’ orphelin de père.
Une histoire de famille, d’abord
Depuis 2002, celle qui a appris à ses côtés, sa fille Sabine Camillieri, a fait sienne la tradition familiale. Et comme l’histoire se répète toujours, « l’inévi-table » s’est produit. Ce sont trop d’orphelins de la bonne cuisine, et puis l’espoir de retrouver Noël quelque part.
Forte d’avoir sur garder les équipes de la plus belle enseigne de Kinshasa (et ce n’est pas la famille Camillieri qui le dit), l’Empreinte ouvre ses portes en mars 2023.
Un nouveau lieu, un nouveau style, une carte gastronomique contemporaine qui sait préserver l’essentiel. La qualité des produits, la rigueur dans le service et quelques accessoires qui rappellent l’histoire, celle de la trace unique d’un grand homme et de sa maison de bouche.
INTERVIEW AVEC SABINE CAMILLIERI
Sabine Camillieri, parlez-nous de votre nouveau bébé «L’Empreinte». Qu’est-ce qui caractérise ce projet qui vous tient à cœur ?
L’excellence, c’est notre exigence. Les produits frais sont la base de toute bonne cuisine. Avec le Caf’ Conc’ nous avons hérité d’un riche carnet d’adresses et rencontré des producteurs à des milliers de kilomètres de chez nous.
De terroirs français, poissons, crustacés, viandes et volailles sont eux-même labélisés.
Par exemple, nous sommes les représentants exclusifs de la maison Caviar Sturia à Kinshasa, cette collaboration unique est longue d’une décennie.
Des cavistes de plusieurs régions de l’hexagone goûtent, pour nous, les pépites sorties des vignobles.
Une brigade de cuisiniers orchestrée par un Chef Français, Hervé Gerard, est toujours à la recherche du mariage parfait entre les parfums locaux et ceux venus d’ailleurs.
En salle nous veillons à ce que notre client soit reçu dans le plus grand respect, et surtout qu’il ne remarque pas ceux qui s’agitent autour de lui.
Oui ce métier est avant tout celui de passionnés. Nous trouvons notre bonheur lorsque nos clients reviennent, c’est qu’ils ont aimé notre maison.
Votre opiniâtreté, votre engagement a été salué par les professionnels de la gastronomie française. Parlez-nous du prix qui vous a été décerné: le label World French Restaurant.
C’est un label, le label WFR. L’Association Française des Maîtres Restaurateurs rassemble autour d’une même communauté de valeurs les restaurants qui pratiquent une cuisine Française, une cuisine du terroir Français partout sur le globe.
Qu’est-ce que cela signifie pour vous ?
C’est une reconnaissance au-delà de nos frontières, celle d’un savoir-faire de père en fille. L’amour et le partage sont autant de valeurs qui nous animent depuis presque 50 ans.
Vous avez reçu de votre papa, le courage et l’audace. Parlez-nous de vos projets
Dans un monde où les choses évoluent vite, il est difficile de se projeter. La République Démocratique du Congo qui m’a vu naitre doit être porteuse d’espoir. Que ma famille et moi la quittions un jour n’empêchera jamais mon combat au quotidien de former et voir évoluer les membres de mes équipes. Mon père avait une vision, il s’y est accroché toute sa vie. Dans la dernière lettre qu’il m’a adressé, il parlait de continuer à développer afin de transmettre le savoir à un maximum de congolais et congolaises, qui comme nous, aiment profondément ce métier.