Auteur, compositeur et interprète, MANULUK est né à Kinshasa RDC, originaire de l’Est dans la ville de Bukavu, il vit à Lubumbashi où il démarre sa carrière en apportant sa touche de douceur à la musique congolaise à travers ses particularités vocale et artistique.
Actuellement signé chez Magienoir, label indépendant.
MANULUK est un artiste à suivre de très près en 2025. Il se livre à cœur ouvert à LUSHITRAP.
Comment as-tu commencé la musique ?
La musique, c’est quelque chose que j’aimais depuis très longtemps. J’ai toujours aimé la musique, mais je ne savais pas que je chanterais un jour…
Et un jour, j’étais avec un ami musicien. Il est arrivé à la maison, on travaillait sur un devoir. J’avais l’habitude de chanter souvent avec d’autres amis, je me suis mis à chanter, et là il m’a dit « tu sais que tu chantes très bien ! il faut que tu prennes des cours de musique parce que tu as vraiment quelque chose ».
Je me suis dit que je n’ai rien à perdre à essayer. Alors je me suis mis sur mon téléphone pour voir ce que faisaient les autres pour apprendre. Avec internet de nos jour tout est à portée de main. Je ne suis pas allé dans une école de musique, j’aurais bien voulu mais quand j’en ai parlé à mon père, je vous laisse deviner sa réaction… comme nos parents africains… J’ai beaucoup suivi les compétitions de musique à la télé comme The Voice… Voilà comment je suis arrivé jusque-là.
Qu’est-ce que ton entourage a pensé de ton premier titre ?
Mon premier single c’était ‘’doucement’’ les gens m’ont dit, « c’est sûr, ça commence à avancer, ça commence à donner quelque chose ». Mais pour mon entourage, il ne fallait surtout pas oublier les études. Juste une petite anecdote : à chaque fois que je poste sur les réseaux sociaux, je me disais que les parents restés à Bukavu ne verraient pas, mais avec TikTok, c’est vraiment compliqué de rester anonyme. Un jour, j’étais là à la maison à Lubumbashi, j’entends mon téléphone qui sonne, c’était ma mère. J’entends « Allô ! Tu es devenu un musicien ? – Comment ça ? – Je t’ai vu sur TikTok. – Ha non, c’est juste une vidéo pour m’amuser. » Je voulais vraiment esquiver la conversation. En décembre 2023, au mariage de ma sœur à Kinshasa, je preste, et pour moi c’est moment fort parce que c’est là que mes parents me verront chanter pour la première fois. Pendant la prestation, je vois mon père qui quitte la foule, il vient vers moi, il me tapote sur mon épaule et me donne l’argent. Et là il s’est passé quelque chose en moi, quelque chose qui m’avait vraiment touché, c’était genre une bénédiction, un feu vert. Et là, je me suis dit, si mon père est d’accord, si lui il valide, c’est parti, personne ne pourra m’arrêter.
Aujourd’hui qu’est-ce qui te pousse vraiment à continuer dans la musique ?
Ma motivation première, est le fait de voir les personnes qui ne te connaissent pas t’écouter. Quand elles t’écoutent, elles apprécient et te le font savoir, cette reconnaissance me pousse à continuer. Il y a des gens qui disent « tu nous apprends à chanter ! ». Je leur répond que je ne connais pas les bases, en fait, j’ai appris sur le tas. Les personnes qui croient en moi, c’est ça ma motivation.
Ton dernier titre s’intitule « Dé ». Pourquoi « Dé » ?
On sait tous qu’un Dé, c’est quelque chose qu’on manipule à sa guise. Cela m’a fait penser à des relations que j’aurais pu avoir, mais qui n’ont pas abouti parce que mes partenaires me prenaient pour un Dé. Je pense qu’il y a beaucoup de personnes qui s’y identifient, même si on ne le dit pas souvent, mais on le ressent quand même. Moi je me donne à fond dans les relations, c’est du donnant, donnant, on ne peut pas faire plus d’efforts que l’autre. Sinon ça ne marche pas. C’est pour cela que j’ai écrit cette chanson et ceux qui s’y s’identifier pourront se retrouver.
Tu es né à Kinshasa, puis tu as été à Bukavu. Aujourd’hui, tu es à Lubumbashi. Quel est le point commun entre les trois villes d’après toi ?
Le fait d’avoir vécu à Kinshasa, à Bukavu et à Lubumbashi, crée en moi une sorte de base, de richesses. Le point entre les trois, c’est ceux qui aiment la bonne musique. Il y a des personnes qui ne se focalisent pas sur la langue ni sur ta personne mais sur ton travail. Partout, il y a toujours des personnes prêtes à t’écouter quand tu fais bien les choses.
Comment gères-tu le temps entre la faculté et la musique ?
C’est pas du tout facile. Déjà, il faut savoir que je fais des études d’architecture, donc ce n’est pas rien. Mais il faut savoir gérer son temps. On a toujours le temps. Celui qui te dit, je ne pourrai pas venir à ton anniversaire parce que je n’ai pas le temps, non, ce n’est pas parce qu’il n’a pas le temps, c’est juste parce qu’il ne sait pas s’organiser. Je m’arrange à planifier correctement mes journées. Et c’est comme ça que j’arrive à m’en sortir.
Où te vois-tu dans quelques années avec ta musique ?
J’avance selon mon rythme. Je me contente de bien faire les choses, de partager mon expérience de vie, mon talent, et on verra où cela me conduira.
Je ne me dis pas que je serai connu aux États-Unis ou ailleurs. Je me contente juste de bien faire les choses, de partager mon talent avec ceux qui voudront faire partie de mon histoire. Je sais qu’en faisant bien les choses, on a toujours une récompense.
Questionnaire à la manière de Proust
Manu en trois mots ?
Logique, écoute et perfection.
Si tu devais avoir un autre prénom, ce serait ?
Manu.
Le moment que tu souhaites supprimer de ta vie ?
Le passé, mais c’est impossible.
Le bruit qui t’agace le plus ?
Je dirais les caprices.
Qu’est-ce qui te séduit immédiatement chez quelqu’un ?
La voix.
Dans la peau de quelle star tu souhaites passer 24 heures ?
Brochet.
Ton amour secret d’adolescent ?
Je passe.
Si tu pouvais remonter dans le temps, où est-ce que tu irais ?
Bah, je ne sais pas, chez moi.
Un plat que tu pourrais manger tous les jours ?
Le riz et le haricot.
Feat de rêve ?
Avec Tems! rien à dire.