Après plusieurs années à sillonner la RDC, Sarah KALUME a désormais l’ambition d’encourager les jeunes filles à se lancer dans la musique, malgré les barrières culturelles. Lauréate du concours Superstar Vodacom en 2011, elle a poursuivi sa carrière en tant qu’artiste indépendante, s’autofinançant et produisant des singles et albums.
Quels sont tes projets pour l’année 2025 ?
J’ai de nombreux projets et j’espère les réaliser grâce à votre aide. J’ai vraiment besoin du soutien des médias. Depuis mon départ en 2011, j’ai remarqué qu’il n’y avait pratiquement pas de femmes dans la musique katangaise. Je suis ici pour motiver les jeunes filles talentueuses. Réveillez-vous ! Prenez votre courage et devenez les Queenie ou les Kanam de demain ! J’ai de grands projets.
Vous comptez vous rester nomade comme ?
J’ai été élue « Superstar Congo », donc je peux être à Goma, à Kinshasa, à Kananga… J’ai déjà exploré plusieurs villes. Mais actuellement, je suis à Lubumbashi, et je m’y sens bien. En tant que maman, il était aussi essentiel pour moi que mon fils connaisse ses racines.
Vous avez dit être déçue par l’absence de jeunes filles dans la musique. Pourquoi, selon vous, ne se lancent-elles pas ?
C’est principalement une question de culture. Kinshasa, Lubumbashi, Goma, chaque ville a ses propres réalités. Quand j’étais ici, mon père ne voulait pas que je fasse de la musique. Je ne veux pas encourager la rébellion, mais je savais ce que je voulais. J’ai dit à mon père : écoute-moi, je dois aller à Kinshasa, je dois me lancer. Nous avons eu des désaccords, mais il a fini par comprendre que j’avais du talent.
Il faut prendre des initiatives. Moi, j’ai commencé à la chorale comme tout le monde. Même mes parents savent que j’ai eu un parcours hors caméra avant de me faire connaître. Je chantais à l’église, je participais aux événements universitaires. Quand les gens voient que tu es passionné, ils commencent à t’encourager.
Je suis sûre qu’il y a des jeunes filles talentueuses qui ne savent pas par où commencer. Mais si elles ne prennent pas les bonnes décisions, elles risquent de tomber entre de mauvaises mains.
Vous avez sorti votre projet SK en novembre dernier. Pourquoi les artistes préfèrent-ils souvent sortir leurs projets en fin d’année ?
Pour ma part, c’était la première fois que je procédais ainsi. Mon premier album est sorti en février 2021, et Maman Tshala Muana était présente lors de la cérémonie de lancement. J’ai ensuite voyagé, notamment au Sénégal, où j’ai fait de la promotion en tant qu’ambassadrice d’une organisation africaine. Mon objectif pour cette année est d’élargir encore plus ma visibilité, à l’image de mes précédentes promotions en Europe et en Afrique.
Vos clips sont d’une qualité remarquable. Comment travaillez-vous sur leur production ?
Je collabore avec des réalisateurs talentueux comme Fadji, un jeune talentueux. Je travaille aussi avec Adonis, et pour moi, la vidéo, c’est avant tout la vision de l’artiste. Un bon réalisateur doit comprendre ce que je veux transmettre. J’ai un studio chez moi, je participe à l’écriture des scénarios de mes clips en veillant à chaque détail.
Vous autoproduisez-vous ?
Oui, je m’autoproduis depuis toujours. J’ai pris cette décision en 2017 après mon parcours dans Superstar Vodacom. En RDC, nous avons peu de producteurs qui soutiennent réellement les artistes. Beaucoup d’entre nous se débrouillent seuls, avec le soutien de la famille et de proches. Aujourd’hui, j’ai un partenaire qui m’aide dans la gestion de ma carrière, mais je reste maîtresse de mes décisions et de ma musique.
Vous avez récemment été demandée en mariage. Est-ce que cela a influencé vos nouvelles chansons, comme « Bague au doigt » ?
Pas du tout ! « Bague au doigt » est une chanson que j’ai écrite et enregistrée en 2017. Quand j’écris, ce n’est pas nécessairement en rapport avec ma vie personnelle. Nous, les artistes, sommes inspirés par la vie, les expériences des autres, et les émotions universelles.
Votre musique tourne souvent autour des thématiques amoureuses. Comment percevez-vous les relations amoureuses à l’ère des réseaux sociaux ?
Le monde évolue. Aujourd’hui, les gens se rencontrent et même se marient grâce aux réseaux sociaux. Mais tout dépend du choix de chacun. Moi, je préserve ma vie privée, je n’expose pas mes relations sur les réseaux sociaux.
Avec quel artiste aimeriez-vous collaborer ?
Je suis ouverte à toute collaboration, mais j’aimerais particulièrement travailler avec des icônes comme Angélique Kidjo. J’ai grandi en écoutant sa musique et elle traverse les générations avec brio.
Quel héritage souhaitez-vous laisser à travers votre musique ?
Je veux laisser des chansons intemporelles. J’accorde une grande importance aux paroles et aux messages que je véhicule. Je n’aime pas la musique éphémère. Nous parlons encore aujourd’hui de Papa Wemba et de Franco parce qu’ils ont mis leur âme dans leur art. Je veux suivre cette voie en créant des morceaux qui marqueront les esprits au fil du temps.
Un dernier message pour vos fans ?
Merci ! De 2011 à 2025, vous avez gardé mon nom en vie. C’est grâce à vous que Sarah Kalume est toujours là. Je vous suis reconnaissante pour votre soutien indéfectible, vos encouragements, et votre amour. Continuez à écouter SK et à partager ma musique.
Un mot pour la fin ?
Prenez soin de vous, priez, et gardez la foi. L’amour est essentiel. Aimons-nous vivants et arrêtons l’hypocrisie. Et surtout, consommez SK pour plus de sons d’amour !