Si vous pensiez que les artistes congolais se contentent de Kinshasa, détrompez-vous. Zim’s BOMAYE, lui, a décidé de tracer sa route jusqu’à Lubumbashi, bien déterminé à élargir son public. Avec six ans de carrière dans les jambes et des sons qui passent du rap à l’afro avec aisance, l’artiste s’est livré dans un entretien exclusif avec Lushitrap Salasini . Attention, pas de langue de bois !

Votre nom d’artiste, Zim’s BOMAYE, d’où ça vient ?

 Bomaye, c’est comme un cri de guerre, de motivation. C’est inspiré du fameux « Ali Bomaye » pendant le combat d’Ali ici au Congo. C’est pour donner du courage. 

Que faites-vous à Lubumbashi ?

Je suis là pour promouvoir mon dernier single, « Bureau Na nga ». Le titre est sorti il y a trois mois. Je voulais sortir du circuit habituel de Kinshasa, explorer de nouveaux espaces, toucher un autre public. Lubumbashi est une ville que j’aime, et qui a du potentiel.

Pourquoi avoir choisi le Marché de la Liberté pour le clip ?

Le clip a été réalisé par Clever, et on l’a tourné au Marché de la Liberté à Kinshasa. L’idée, c’était de représenter le monde informel. Dans le clip, j’incarne plusieurs personnages : un vendeur ambulant, un laveur de vitres, un porteur, un petit commerçant… Je voulais montrer que tout le monde peut avoir un « bureau », même en dehors des quatre murs. Le travail, ce n’est pas que la cravate.

Vous venez du rap et vous faites maintenant de l’afro. Pourquoi ce changement ?

Le rap, c’est ma base. J’ai commencé en freestyle avec les potes du quartier. En 2018, j’ai structuré ma carrière avec une vraie équipe. L’afro m’a permis de toucher un public plus large, mais je n’ai jamais trahi mes origines. D’ailleurs, je compte sortir à nouveau quelques sons bien rap. Mais la vérité, c’est que je ne suis même pas encore à 20 % de mon parcours…

Musicalement, vous semblez avoir mûri…

Clairement. Avant, j’enregistrais un son comme ça, juste pour faire plaisir. Aujourd’hui, chaque chanson a un sens, un plan. Je fais les choses sérieusement.

Avez-vous connu un gros échec jusqu’ici ?

Honnêtement non. Pas encore. Mais je reste prudent. Ce métier est compliqué. C’est un marathon, pas un sprint.

Vous avez participé au Confucius Fest à Kinshasa. Une belle scène, non ?

Oui, c’était une belle expérience. Ça m’a ouvert encore plus. La scène, c’est mon élément.

Vous avez un côté très motivant, très « coach ». Cela vous vient d’où ?

Je suis comme ça dans la vie. Je pense que chacun a quelque chose à apporter. Moi, j’essaie de transmettre de la force. La rue m’a forgé. J’ai vu des gars se battre pour des rêves, sans rien. Je me dis que si eux peuvent, moi aussi.

Avez-vous grandi dans une famille de musiciens ?

Mon père aimait beaucoup la musique, donc j’ai grandi avec cette ambiance. J’écoutais de tout : rumba, soul, rap… C’est ce mélange qui m’a façonné.

À part la musique, que faites-vous ?

Du sport, surtout. Foot, basket. Et quand je veux vraiment me détendre, je regarde un bon film.

Petit jeu express : vous êtes coach. Vous devez faire jouer un artiste, en mettre un sur le banc, et vendre le troisième. On commence ?

Franco, Madilu, Tabu Ley ?

Je fais jouer Tabu Ley. Franco sur le banc. Je vends Madilu (même si ça me fait mal !).

JB Mpiana, Werrason, Koffi ?

Koffi sur le terrain. Werrason sur le banc. JB out.

P-son, Kanyera, Agressivo ?

P-son joue. Kanyera sur le banc. Agressivo out.

Rebo, Anita Mwarabu, Morgan ?

Rebo en première. Anita sur le banc. Morgan vendue.

Tshala Mwana, Mbilia Bel, Abeti Masikini ?

Mbilia Bel sur le terrain. Tshala remplaçante. Abeti out.

Quelles sont vos influences ?

Sexion d’Assaut, La Fouine, Booba côté rap. Ensuite Wizkid, Davido, Burna Boy et Rema côté afro. Rema, c’est la fraîcheur. Son remix de Calm Down a mis tout le monde d’accord.

Un projet musical à venir ?

Oui, un EP est prévu cette année, après quelques singles. Et je prépare des featurings. Beaucoup pensent que je suis fermé, mais c’est juste que je voulais d’abord affirmer mon identité artistique.

Kinshasa ou Lubumbashi, quelles différences voyez-vous dans le milieu musical ?

Kinshasa, c’est plus exposé. C’est le centre. Mais Lubumbashi a du talent. Il suffit de voir des artistes comme P-son ou Kanyera pour comprendre.

Quelques préférences pour finir ?

Ville : Kinshasa

Audio : Casque

Boisson : Whisky

Tenue : Pantalon

Rap : Français

Relation : Mariage

Valeur : Millionnaire

Club : Real Madrid

Quelle est votre actualité du moment ?

On tourne le clip de mon prochain single « Ngonga » ici même, à Lubumbashi. Il sort d’ici la fin du mois.

Un dernier mot ?

Merci à ceux qui me soutiennent depuis le début. Bonne année à tous les mélomanes. On va encore monter d’un cran !