Danseuse, chorégraphe, actrice, fondatrice de la compagnie Munia et mère de trois enfants, SARAH a rencontré BUZZZ MAGAZINE dans le cadre du concours des danses dénommé « Lubumbashi danse ».
Comment avez-vous commencé la danse ?
J’avais huit ans lorsque j’ai été sélectionnée pour exhiber quelques chorégraphies lors de la fête de Noël à l’Eglise et c’est par là que tout a commencé.
En plus, dans notre famille nous sommes passionnés de la musique, il y a aussi l’influence de la télé et ma sœur aînée faisait aussi la danse.
Vous êtes mère de trois enfants et vous continuez toujours à danser, comment organisez-vous la vie de famille et votre vie professionnelle ?
« Chaque chose en son temps », dit-on. Cette expression me permet de scinder ma vie artistique et ma vie familiale. Pour l’instant j’évolue avec le groupe à Kilima (site historique de la Gécamines), mais il m’arrive aussi à trouver un temps pour travailler à la maison.
Parlez-nous de votre groupe.
La compagnie Munia existe depuis 2015, mais c’est en 2021 que les choses ont commencé à vraiment évoluer.
Vous organisez un événement, pourriez-vous nous en parler ?
Nous organisons le concours des danses, dénommé Lubumbashi danse.
C’est un concours que j’ai initié pour mettre en lumière les danseurs, leur permettre de s’épanouir, de s’évader, de pouvoir s’exprimer.
Il y aura trois phases, la première phase va porter sur plusieurs styles danses, la deuxième phase également.
Mais pour la troisième phase, je me suis vraiment choisi le style hip-hop.
Pour le moment, les différents groupes intéressés prennent leurs inscriptions et déposent leurs candidatures.
Le 9 mars, sera le premier casting au Beaux-Arts et le deuxième casting toujours au Beaux-Arts est prevu le 23 mars. La finale aura lieux le 1er avril à Côte-Ouest. 20 groupes de danseurs sont attendus pour cette édition.
Où est-ce que vous en êtes avec les inscriptions ?
Les jeunes répondent, mais pas vraiment favorablement. Certes, il y a plusieurs groupes qui existent. Il est vrai qu’il y a au départ ce que j’appelle du sabotage. C’est-à-dire qu’il y a eu plusieurs concours organisés ici et là en faveur des danseurs. Mais cela ça n’abouti à rien, il n’y a pas eu de prix pour les gagnants. Tout cela décourage les danseurs. La plupart des danseurs habitués à de tels scénarios ne veulent plus participer à de telles activités. Telement qu’ils on eu à faire à des escros.
Je pense que c’est ce qui fait hésiter les danseurs à s’inscrire. Mais sinon, il y a quand même un bon nombre qui répond, qui se démarque toujours, qui se dit voilà, on essaye.
Quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans vos activités ?
Nous avons un manque de communication efficace. C’est vrai que c’est un peu limité à nos moyens. On essaie de faire le possible, mais, on n’atteint pas tout le monde. Cela veut dire qu’il y a plusieurs groupes qui aimeraient vraiment participer, mais qui ne reçoivent pas d’informations. On n’a pas de bons sponsorings pour pouvoir faire évoluer la danse.
Il y a aussi le manque d’ateliers. Par exemple, les ateliers de formation pouvant délivrer un brevet à la fin de celle-ci.
Votre dernier mot.
À la population de Lubumbashi, je demanderais de s’intéresser au travail des danseurs, être sensible à leur performance.
D’oublier les idées que se font certaines personnes de la danse, il y a trop de préjugés qui consistent à dire que nous les danseurs, nous sommes des voyous.
Nous essayons de changer un peu le regard parce que notre souci est de faire changer certains comportements de la société, améliorer les conditions de vie des danseurs… Quand on crée, c’est pour le public, notre premier partenaire.