« Utilisez des produits naturels pour améliorer vos terres »

 

Notre planète nous a tout donné, il suffit d’être attentif, de l’écouter, l’observer.

Nous vivons avec des plantes dont il ne faut surtout pas ignorer les bienfaits car elles peuvent nous sauver la vie. Régine Ntale passionnée de la naturopathie partage ses expériences.  Dans ce numéro 46, elle nous parle de la technique du compost. 

 

Parfois, je fais un composteur simple. Pas comme on fait un peu partout au Congo. En effet, on a l’habitude de creuser un trou profond pour faire les composts. Non ! Pour obtenir un meilleur compost, il faut juste creuser en forme de rectangle ou carré, comme vous voulez, à une profondeur d’environ 15 à 20 cm. Mais il doit être assez large pour obtenir une bonne quantité de compost. 

  • PREPARATION DES INGREDIENTS 

 

  1. Vous procédez au ramassage des feuilles ou plantes séchées ou tout simplement au taillage des arbres et vous récupérez les feuilles. Vous les découpez en petits morceaux et vous les mélangez.  
  2. Achetez de la chaux naturelle et surtout pas celle vendue dans les quincailleries ! La chaux de Likasi est très connue. On en trouve aux marchés, elle est vendue en morceaux sous forme de petites pierres blanches. Il faudra la moudre dans un mortier, par exemple, pour la transformer en poudre. C’est vraiment un élément important à incorporer à votre mélange.
  3. Achetez de la bonne terre noire.
  4. Après avoir préparé ces éléments ramollissez la terre dans le fond du trou pour permettre l’infiltration de l’excès d’eau.

  • PROCESSION DU REMPLISSAGE 

 

Il faut toujours commencer par étaler les feuilles et plantes séchés (point 1) sur une surface de plus ou moins 4 cm. Ensuite vous arrosez avec la chaux (point 2), comme quand vous mettez du sel sur votre plat, donc très peu, car l’exagération de la quantité risque de tuer vos plantes. Après la chaux, vous arrosez avec la terre noire plus ou moins 1 cm. Vous répétez cette procédure jusqu’à remplir le trou et il est important que la couche finale soit le mélange des plantes.

  • ENTRETIEN DU COMPOSTEUR

Il faudra arroser légèrement votre composteur chaque jour. Dès que vous constaterez des petites poudres blanchâtres très fines sur les feuilles, cela signifie que votre composteur est prêt pour l’utilisation.

 

Le retour aux méthodes ancestrales

Les feuilles de manguier, d’avocatier, surtout en la saison sèche marchent bien dans un composteur. Vous pouvez ramasser tout ça, c’est magnifique. Les feuilles de bananier aussi.

Vous ne mettrez pas, par exemple, des feuilles de bananier sur un bananier. Vous ne lui donnez rien de différent. La feuille de bananier, vous la poserez sur d’autres plantes. Et les autres plantes, vous poserez sur des bananiers. D’ailleurs, à propos des bananiers, je vais vous raconter une histoire. Une erreur de débutante. Quand vous lisez dans les livres, on vous dit plantez les bananiers avec un espace de 5 mètres ou 3 mètres. C’est ce que je fis. J’ai suivi ce qui est écrit dans les livres. Mais ici, chez nous, cela ne marche pas à cause de la saison sèche qui est trop longue, le grand changement de température au courant de la journée et le vent. Mes bananiers n’étaient jamais en bonne santé. Et donc, je conseille à tout le monde de suivre ce que l’on fait dans nos villages. Quand on les plante dans nos villages, on les regroupe sur une petite colline. Eh bien, c’est ça qu’il faut faire. Et pas ce qui est écrit dans les livres.

Vous pouvez également y entasser vos composts, les bananiers aiment bien cela et un peu de terre noire. Vous verrez que vous aurez des bananes formidables.